Le conseil général socialiste de Seine-Saint-Denis a engagé une procédure judiciaire pour faire évacuer plus de 200 squatteurs, installés depuis le mois d'août sur un stade à Montreuil qui lui appartient, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Une audience devait avoir lieu mardi matin devant le tribunal administratif mais a été reportée à vendredi.
Ces squatteurs, des migrants originaires d'Afrique sub-saharienne, avaient été expulsés fin juillet d'une ancienne usine, à Montreuil, dans laquelle ils vivaient. Un mois après, ils s'étaient installés sur un stade, où ils sont toujours, sous des tentes.
«Dès qu'il y a une occupation illégale, nous enclenchons une procédure d'évacuation», explique l'entourage de Claude Bartolone, président PS du conseil général. «S'il y a un accident, le président est responsable pénalement», ajoute cette source.
«Tentative d'instrumentalisation»
L'association Droit au logement (Dal) demande au conseil général «le retrait de cette procédure d'expulsion digne des politiques sarkozistes». «Cette attaque du conseil général du 93 contre des êtres humains en grande précarité est choquante et scandaleuse, d'autant plus qu'elle émane d'un responsable national du Parti socialiste», écrit le Dal dans un communiqué.
L'entourage de M. Bartolone dénonce «une tentative d'instrumentalisation». «On s'étonne de voir le Dal défendre des bidonvilles et surtout ne pas s'en prendre à l'unique responsable de cette situation: le préfet et l'Etat»,