«La France et l'Allemagne sont les deux ailes de l'Occident. Briser l'une, c'est empêcher l'autre de voler», disait Romain Rolland. Le Prix Nobel de littérature de 1915 vivait alors dans une époque autrement plus tourmentée où son humanisme et son pacifisme lui ont attiré l'opprobre des ultranationalistes de tous bords.
Aujourd'hui, seul le Parti socialiste y trouverait à redire. Mort en décembre 1944, Romain Rolland n'a malheureusement pas pu voir son rêve de réconciliation franco-allemande s'accomplir. Il en est souvent ainsi: les Grands Hommes ne vivent pas assez longtemps pour voir l'Histoire réaliser leurs aspirations. Leur seul tort est d'avoir eu raison trop tôt.
Après le temps des guerres, l'Allemagne et la France ont décidé d'unir leurs forces pour se construire un destin commun fondé sur trois piliers: paix, démocratie et prospérité. Ce destin a un nom: l'Europe!
La dette et la désunion, nos principaux ennemis
Aujourd'hui l'Allemagne et la France constituent les «deux ailes» de l'Europe. Nos peuples sont différents et notre histoire institutionnelle n'est pas identique: l'Etat fédéral allemand et une politique économique déterminée par la crainte de l'inflation font face à l'Etat central français et à notre tradition économique mettant au premier plan l'égalité et la solidarité. Malgré cela, l'Allemagne et la France ont toujours su depuis soixante ans avancer ensemble. Le poids de l'histoire et la mondialisation ont fait réaliser à nos responsables que ce qui nous réunissait était plus fort que ce qu