Menu
Libération
Récit

S&P envoie une lettre de menace à Sarkozy

Article réservé aux abonnés
L’agence pourrait dégrader la note de la France de AAA à AA. Une claque pour le chef de l’Etat, à cinq mois de la présidentielle.
Lors de la conférence de presse, lundi, avec Angela Merkel, Nicolas Sarkozy connaissait la menace de S&P. (© AFP Eric Feferberg)
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

C'était donc ça. Si lundi à 15 heures Nicolas Sarkozy avait, pendant sa conférence de presse commune avec Angela Merkel, la mâchoire serrée, c'est qu'il savait. Il savait que l'agence de notation américaine Standard & Poor's s'apprêtait à publier dans la soirée sa lettre menaçant de baisser la note de six pays de la zone euro notés AAA. Dont évidemment la France, mais aussi l'Allemagne. Est-ce à dire que ce coup de semonce a permis au couple franco-allemand d'arracher un accord ? «On a tous été surpris par la nouvelle, reconnaît volontiers un négociateur français, mais c'est vrai que cela a renforcé la pression pour aboutir.»

Lundi soir, donc, et sans avoir pris en compte la déclaration de principe franco-allemande, S&P dégoupillait sa grenade. Avec en ligne de mire la cible la plus fragile : la France, menacée d'être dégradée de deux crans. Pour Nicolas Sarkozy, c'est bien sûr un camouflet. Lui qui avait fait de la défense du triple A une sorte de talisman politique. Depuis des mois, chacune de ses interventions rendait grâce à ce «patrimoine français», pour reprendre l'expression d'Alain Minc, son conseiller du soir. Ce dernier avait d'ailleurs déclaré publiquement : «Nicolas Sarkozy est accroché au AAA de la France de manière totale, il joue sa peau d'une certaine façon.» Nous y voilà.

«Grave». Hier matin, à l'occasion du petit déjeuner de la majorité, Nicolas Sarkozy a bien sûr défendu son accord avec Angela Merkel et a