Rendre le vote obligatoire pour lutter contre l'abstention. Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a lancé mercredi une campagne intitulée «Voter, c'est obligé!». Aux côtés de Louis-Georges Tin, le nouveau président du Cran, l'historien François Durpaire et le sociologue Michel Wieviorka, proche de Martine Aubry et président du conseil scientifique du Cran. Des affiches représentant une Marianne en mauvaise santé avec un thermomètre dans la bouche et surmontée du slogan «La maladie, c'est l'abstention, le vote obligatoire, la solution» serviront à populariser l'initiative.
Pour Louis-Georges Tin, l'objectif est de casser un «cercle vicieux»: «Les personnes les plus défavorisées sont celles qui votent le moins, explique-t-il. Et, cyniquement, les politiques ne s'y intéressent pas justement parce qu'elles ne votent pas». Selon François Durpaire, «avec l'obligation du vote, les partis politiques n'auront d'autre choix que de s'adresser à l'ensemble du corps électoral», «jeunesse et classes populaires» comprises. Davantage que l'obligation de voter, il s'agit donc surtout de contraindre la classe politique à prendre en considération les citoyens oubliés du débat public. Et le président du Cran d'expliquer que «la faiblesse des politiques sociales», si elle touche «directement les populations noires» des quartiers défavorisés, est une problématique «pour l'ensemble des Français