Il faut être reconnaissant envers François Bayrou. Cette drôle de campagne s'ingénie à faire du sur place. A ruser aussi. Et lui, le voilà qui déballe à l'ancienne son barnum, ses idées et sa tête de candidat... La der des ders pour le Béarnais qui, depuis pas mal de temps déjà, a perdu le fil de son aventure politique? De vilains esprits s'étaient beaucoup moqués de lui en 2002 quand, candidat pour la première fois à la présidentielle, il avait du remiser son mythique bus au colza. Telle sa campagne, il ne démarrait pas! Résultat: 6,8% et une 4ème place vite balayée par le séisme du 21 avril. En 2007, grosse progression. On ne rit plus: l'ancien bègue totalise 16,7%, soit près de 7 millions de voix. Le voilà grimpé sur le podium, qui se repaît de son statut de troisième homme, créé un parti -le Modem, et renvoie dos à dos la gauche et la droite. Le pouvoir? Merci, très peu pour lui, si ce n'est pour l'assumer depuis l'Elysée. Ses amis centristes le lâchent. Trahison et départ des petits marquis de l'UDF qui se vendent au sarkozysme et fondent, eux aussi, une boutique centriste – le Nouveau Centre présidé par Hervé Morin.
La suite? C'est donc cette saison 3, avec une nouvelle candidature en 2012 annoncée mercredi 7 décembre mais dans les tuyaux depuis 2007. Le «pitch» de notre serial candidat est déjà trouvé: à qui François B. se ralliera-t-il au soir du second tour? Nicolas S. qu'il fustige en des termes très durs depuis cinq ans, avec à la clé un pamphlet intitul
CHRONIQUE «entre les lignes»
Bayrou, saison 3 : l'heure du choix
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par Antoine Guiral
publié le 8 décembre 2011 à 10h46
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