Jouer le contraste : «Patriotisme productif» contre union nationale budgétaire, «croissance» contre austérité, «industrie» contre finance. Et pousser le vice jusqu'à imiter le modus operandi de son adversaire. Hier en Bourgogne, en deux usines et une petite réunion publique tenue à l'écart des journalistes, François Hollande a lâché ses coups contre Nicolas Sarkozy. Loin du «registre de la peur», le député de Corrèze s'est adressé aux catégories populaires. Qui avaient massivement voté pour le candidat UMP il y a cinq ans et qui se disent, cette fois, tentées par le Front national. Aux ouvriers victimes de la mondialisation, Hollande est venu parler des «atouts» de la France, de «relocalisation» et de «redressement».

Le chef de l'Etat veut entrer le plus tard possible en campagne pour 2012. Alors son adversaire socialiste se charge de lui rappeler celle de 2007 en prononçant un discours de politique industrielle dans l'usine Alstom du Creusot, là où le candidat Sarkozy avait dégainé son «travailler plus pour gagner plus».«Vous aviez entendu ça ? Travailler plus…» lance Hollande, debout sur une petite estrade au milieu des ouvriers, une mise en scène calquée au millimètre sur celle des visites présidentielles. «Mais quand il y a plus de 10% de chômage, est-ce qu'on peut dire que les Français peuvent travailler plus ? Ce qu'il faut, c'est qu'il y ait plus de Français au travail, qu'on produise