C'est ce qui s'appelle réussir son baptême du feu. Sénatrice fraichement élue sous les couleurs d'Europe Ecologie-Les Verts, Esther Benbassa est montée jeudi pour la première fois à la tribune du Palais du Luxembourg, en tant que rapporteure de la proposition de loi constitutionnelle visant à accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires aux municipales. Une prise de parole pour un débat ultrasymbolique, tour de chauffe de la campagne à venir, en présence d'un nombre de médias peu usuel dans l'enceinte souvent calme du Sénat et face à un hémicycle électrique. A quelques mètres de là, Marine Le Pen et ses partisans avaient aupravant manifesté contre le droit de vote des étrangers, tandis que les partis de gauche et associations favorables à cette perspective, beaucoup plus nombreux que les militants frontistes, avaient eux aussi donné de la voix devant les grilles du jardin du Luxembourg (voir la vidéo).
Prenant la parole quelques minutes après le discours du Premier ministre, Esther Benbassa choisit de commencer le sien ainsi : «J'avoue ne pas être outrageusement choquée par la perspective de voir des étrangers, y compris non communautaires, voter pour les scrutins cantonaux et municipaux. A compter du moment où ils paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sur notre territoire depuis un t