Il est à prévoir que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, comme souvent, vont tenter d'imposer, ce soir, lors du sommet européen, leur compromis aux autres 25 Etats qui composent l'Union Européenne. Ils font également mine de pouvoir s'affranchir du Parlement européen alors que toute réforme des traités est impossible sans son consentement.
C'est d'autant plus choquant que le bilan de leurs rencontres bilatérales et de leur méthode de gouvernement est largement co-responsable de la crise dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
En refusant de comprendre que l'union monétaire signifiait l'union fiscale et politique, les dirigeants européens, en cela bien menés par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, ont freiné depuis de nombreuses années tout effort d'intégration et ainsi enfermé l'Europe dans l'impuissance politique dont nous sommes victimes aujourd'hui.
Une union budgétaire boiteuse
Ils prétendent se réveiller aujourd'hui en présentant à une Europe confrontée à ses plus grands défis depuis 50 ans, un nouveau Traité sans ambition ni le moindre projet d'intégration. «Merkozy» propose à l'Europe une union budgétaire boiteuse qui a pour seul horizon la sanction automatique alors même qu'elle a besoin d'être refondée, à commencer par son renouveau démocratique.
L'Union européenne ne peut en effet se résumer à la seule surveillance des budgets nationaux. Cela installerait l'Europe dans un rôle ingrat et permettrait aux gouvernements nationaux de continuer à rejeter la faute et la paternité des décisions impopulaires sur