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Libération
CHRONIQUE «APHORISME»

François Bayrou s'en va-t-en guéguerre

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Chaque vendredi, Edouard Launet analyse un aphorisme politique. Aujourd'hui: la mitraillette du leader du Modem.
publié le 9 décembre 2011 à 11h59
(mis à jour le 9 décembre 2011 à 12h59)

Aphorisme, subs. masc. Proposition résumant à l'aide de mots peu nombreux, mais significatifs et faciles à mémoriser, l'essentiel d'une théorie, d'une doctrine, d'une question scientifique

«A chaque âne son picotin». Proverbe pyrénéen glissé par François Bayrou dans le long discours qu'il a prononcé mercredi pour annoncer la présence de bulletins à son nom dans les isoloirs le 22 avril prochain. Très exactement, le fondateur du Modem a déclaré: «Je ne parlerai pas à la France en la divisant en catégories séparées, d'âge, de condition sociale, ou d'origine, à qui on donne à chacun le discours censé lui faire plaisir, comme on dit dans les Pyrénées 'à chaque âne son picotin'». Même si c'est pour promettre qu'il déjouerait la formule, Bayrou n'en a pas moins choisi de comparer les électeurs à des ânes et les discours à du picotin. Au moins ses positions sont claires. Et l'analogie n'est-elle pas justifiée?

Ce grand élan de lucidité et de franchise ne doit pas s'arrêter là. Le grand timonier du centrisme serait bien avisé d'ajouter prochainement: «On ne ment jamais tant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse». Puis: «En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables». Ces deux derniers aphorismes sont signés Georges Clemenceau, un comique troupier qu'apprécie beaucoup Bayrou. Depuis quelques mois (et cette semaine encore dans une interview à Direct Matin), le bi