Le Sénat a adopté jeudi soir par 173 contre 166 une proposition de loi de la nouvelle majorité de gauche accordant le droit de vote aux étrangers non communautaires aux municipales, à l'issue d'un débat houleux où la droite a sorti l'artillerie lourde.
Quelque 300 partisans et adversaires du projet, séparés par un cordon policier, s'étaient avant l'ouverture du débat rassemblés près du Sénat à l'appel d'une partie de la gauche pour les premiers, et du Front national pour les seconds. Deux candidats à la présidentielle avaient fait le déplacement: la patronne du FN Marine Le Pen et l'écologiste Eva Joly.
Citoyenneté et nationalité, immigration et communautarisme... Les clivages profonds entre gauche et droite ont été mis en exergue tout au long de l'examen de ce texte symbole.
Fait exceptionnel: c'est François Fillon qui a ouvert le débat pour «exprimer» sa ferme «opposition» à un «travail de sape d'un des fondements de notre République».
«La gauche s'engage dans une voie dangereuse avec légèreté», en prenant «le risque de vider la nationalité et la citoyenneté française de leur substance», a lancé le Premier ministre.
«Dissocier le droit de vote de la nationalité française, c'est prendre le risque de communautariser le débat public», a-t-il jugé.
Marqueur de la campagne
Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a rappelé sa position sur un thème dont sa majorité entend faire un marqueur de la campagne électorale: «On vote parce que l'on est citoyen