En ces temps de tempête européenne, rien de tel qu’un retour vers la Nation pour tenter d’envoyer un message rassurant, donner l’impression d’avoir enfin prise sur le réel et braconner au passage sur les terres du Front national. Pendant une petite demi-heure, hier, telle a été la posture de François Fillon sur la proposition de loi socialiste d’accorder le droit de vote aux élections locales pour les étrangers non communautaires.
Message. Venu, fait rare, en personne au Palais du Luxembourg, entouré de deux ministres Claude Guéant (Intérieur) et Michel Mercier (Justice), le chef du gouvernement a fidèlement et fermement répété le message de Nicolas Sarkozy qui avait comparé mercredi l'initiative socialiste à un «détournement de procédure», une façon «d'aller chercher un vote communautaire quand on n'est pas capable d'avoir un vote populaire».«Dissocier le droit de vote de la nationalité c'est prendre le risque de voir fleurir des listes de candidats se réclamant de leur nationalité étrangère pour briguer des voix», a lancé en écho François Fillon, qui s'est employé à détruire «l'image d'un pays fermé, suspicieux, xénophobe». Et à défendre celle d'un pays «qui chaque jour fait la preuve de son ouverture. Aux étrangers de faire l'effort de s'ancrer dans la République».«Besoin de repères clairs»,«stabilité»,«union», le Premier ministre s'est posé en rempart «au moment précis où notre pa