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Analyse

DSK : l’Etat français aggrave son cas

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En appelant le bureau du procureur de New York pour lui livrer des informations concernant l’affaire du Carlton de Lille, deux hauts fonctionnaires français ont trangressé la loi.
Dominique Strauss-Kahn, le 16 mai 2011 au tribunal de New York. (© AFP Emmanuel Dunand)
publié le 10 décembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 10 décembre 2011 à 9h12)

C'est une affaire dans l'affaire. Le soupçon d'une intervention de l'Etat français dans le scandale du Sofitel. Les faits sont simples. Comme Libération l'a révélé vendredi, deux hauts fonctionnaires du Quai d'Orsay et du ministère de la Justice ont alerté, le 15 mai, les services du procureur de New York sur la possible implication de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Carlton de Lille. Une démarche qui aurait eu une incidence directe sur l'incarcération de DSK, le lendemain, à la prison de Rikers Island.

Si les autorités françaises ont apporté vendredi un démenti vigoureux, les services du procureur de New York, n'ont nullement nié l'intervention de Paris, se contentant d'expliquer que «le dossier était protégé par le tribunal» américain (lire aussi page 4). Mais si cette affaire est susceptible d'éclairer d'une lumière crue certaines pratiques au plus niveau de l'Etat, elle n'est pas de nature à remettre en cause le fond du dossier du Sofitel.

L’intervention de deux ministères et les faits d’agression sexuelle reprochés à DSK contre Nafissatou Diallo constituent clairement deux chapitres distincts de l’histoire. L’intrusion de l’Etat dans la procédure américaine ne peut en aucun cas dédouaner l’ancien patron du FMI des accusations qui ont été portées contre lui. Elles ne peuvent également nourrir l’hypothèse d’un quelconque complot. En revanche, elles renforcent l’hypothèse de la surveillance étroite dont faisait l’objet le favori des sondag