Une énième météorite désaxant la campagne présidentielle de François Hollande mais surtout, une affaire politico-judiciaire à tiroirs qui atteint tout le Parti socialiste. Les révélations de la presse mettant en cause le maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, et la fédération socialiste du Pas-de-Calais ont ouvert une boîte de Pandore dont le candidat à l’Elysée, ancien premier secrétaire du PS, se serait bien passé : rumeurs de financement illégal, accusations de corruption, commission d’enquête interne et, pour couronner le tout, un député PS, Jack Lang, qui porte plainte contre un autre député PS, Arnaud Montebourg. Ce qui a contraint l’équipe de campagne, en pleine séquence Europe et réindustrialisation, à organiser un solide cordon sanitaire.
«On fantasme».«Quand nous étions à la tête du parti, nous avons toujours pris nos responsabilités sur la base de faits, pas sur des rumeurs, se défend Stéphane Le Foll qui fut le bras droit de Hollande pendant onze ans à la tête du PS. Les choses remontent à la surface aujourd'hui parce qu'il y a une élection et que nous avons une chance de gagner, mais pour nous, le seul enjeu aujourd'hui, c'est de nous adresser aux Français qui ont des problèmes suffisamment lourds.» En «off», un ancien membre de la direction Hollande rue de Solférino s'emporte : «Quand un type pioche dans la caisse, il n'envoie pas un SMS au patron : on fantasme sur des rumeurs, rien ne relie cette affaire à François !»