Droit de vote des étrangers? Sur le marché de Hem (Nord), on est plutôt pour, sans en faire un fromage.
«S'ils sont là depuis un bon bout de temps, moi, ça ne me dérange pas»,
lance un monsieur, plutôt pressé, sacs de course bien remplis. Les fermes avoisinantes vendent ici leurs productions. Bruno, 54 ans, marbrier, lance un grand
«Bof»
souriant.
«Ça fait toute une pantomime pour pas grand-chose. »
Surtout que l'Assemblée nationale va sans doute retoquer la proposition de loi votée par le Sénat.
«Mon père était étranger, il a toujours vécu en France, mais il n'a jamais prétendu vouloir y voter. Il voulait rester proche de ses origines, alors, il allait voter en Italie.»
Sixtine, 17 ans, en terminale, affirme comme une évidence que
« tout le monde a le droit de donner son avis»
.
Ce sont finalement les plus anciens les plus rétifs. «C'est la moindre des choses, d'être naturalisé français pour voter», s'exclame Marie, 62 ans, secrétaire à la retraite. Qui insiste: «Je n'ai rien contre les étrangers.» Que les citoyens européens votent déjà en France, cela ne la gêne pas: «Ce n'est pas encore pareil, ils ont les mêmes coutumes que nous.» Ce qui la gêne chez les étrangers? Le manque de respect, dit-elle. Les crachats, ce souvenir qu'elle a des collégiens en face de chez elle, assis sur un muret, qui crachaient sans cesse, «qu'on soit là ou pas. On était obligé de marcher sur la chaussée. Ce ne sont pas nos coutumes