Jacques Chirac, reconnu coupable jeudi de "détournement de fonds publics" et "abus de confiance", a été un des grands fauves de la vie politique jusqu'à son départ en 2007 de l'Elysée après douze ans à la tête du pays. Mais les années passant, cette force de la nature est désormais affaiblie par une maladie neurologique.
En septembre, quelques jours avant son procès, l'ancien chef de l'Etat, victime en 2005 d'un accident vasculaire cérébral, avait brisé le tabou sur son état de santé en reconnaissant ne pas avoir "l'entière capacité" d'assister aux audiences.
"Perte de mémoire", "absences", autant de symptômes décrits par des visiteurs de Jacques Chirac, qui a souvent la démarche hésitante et met la main sur l'épaule de ceux qui l'accompagnent pour trouver un appui.
Loin, très loin de l'image de cet homme de haute stature, toujours en mouvement -qui lui valu le surnom d'"agité"-, vorace et amoureux des bains de foule.
Bilan présidentiel contrasté
A 79 ans, dont 43 ans d'une vie publique riche en rebondissements, cet animal politique, maintes fois décrié, s'est forgé un destin hors norme, parvenant durant sa carrière à préserver auprès de l'opinion un certain capital de sympathie.
Depuis son départ de l'Elysée, en mai 2007, Jacques Chirac est devenu de loin la personnalité politique préférée des Français. L'annonce fin 2009 de son renvoi devant un tribunal, une première pour un ancien président de la République, n'a pas entamé sa popularité.
Ses deux victoires présidentielles de 1995