Deux ans. Deux ans de prison ! Même accompagnée du sursis, la sanction rendue hier, par le tribunal correctionnel de Paris, est accablante. Les termes du jugement sont même carrément humiliants pour un ancien président de la République, coupable tout à la fois de «détournement de fonds publics», d’«abus de confiance» et de «prise illégale d’intérêt» pour 19 emplois fictifs.
Las, Jacques Chirac a choisi, hier soir, de ne pas faire appel, expliquant dans un sombre communiqué qu'il n'avait «plus les forces nécessaires pour mener […] le combat pour la vérité», même si «ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement l'honneur d'un homme, mais la dignité de la fonction présidentielle». L'interminable feuilleton judiciaire qui a animé la vie politique depuis l'entrée de Jacques Chirac à l'Elysée en 1995 est donc terminé. Les multiples affaires du RPR ou de la mairie de Paris, dont beaucoup ont été, depuis longtemps, jetées aux oubliettes de l'histoire sans jugement et sur interventions politiques, sont définitivement bouclées.
Cinglant désaveu. Mais plus encore que la condamnation de Jacques Chirac, ce sont les enseignements de cette affaire qui devraient animer les prochains débats politiques. Le premier porte sur l'indépendance de la justice. Depuis plus d'une décennie, les procureurs successifs se sont relayés pour entraver les enquêtes des juges d'instruction. Se comportant comme de véritables défenseurs du chef de l'Etat, ils ont symbolisé une justi