Pour la première fois, la France va vivre une campagne présidentielle sous le signe d’une crise économique et financière majeure. Chaque candidat s’interroge sur la manière d’aborder cette échéance capitale. Quels arguments avancer, quelles propositions privilégier ? Revue des principaux concurrents qui espèrent tirer leur épingle du jeu.
Nicolas Sarkozy un sortant coincé
Au rayon des mauvaises nouvelles, celle-là est probablement la pire. Celle dont les présidents sortants se remettent rarement. Une entrée en récession, et donc une remontée brutale du chômage dans les prochaines semaines, ne fait jamais les affaires des majorités en place. «Un Français au chômage, il s'en fiche qu'on lui dise que l'on a bien mené nos négociations européennes à Bruxelles. Ce n'est pas son sujet», reconnaît un député sarkozyste. «Notre vrai souci, c'est quand les Français vont ressentir concrètement les effets de cette crise», nous confiait il y a peu un ministre. Fatalement, avec l'aggravation de la crise sociale, le storytelling élyséen du «capitaine dans la tempête» et du «Président protecteur», raconté sur tous les tons depuis des semaines, risque de sonner faux. «On devra faire la démonstration que les économies de Monsieur et Madame Tout-le-Monde seront mieux protégées avec Sarkozy qu'avec Hollande», répond Eric Ciotti, député (UMP) des Alpes-Maritimes. Délicat quand on sait que les caisses de l'Etat s