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CHRONIQUE

Le «made in France», un débat «made in esbroufe»?

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Chaque lundi, pendant la campagne présidentielle, l'économiste Alexandre Delaigue pose une question économique qui fâche politiquement.
publié le 19 décembre 2011 à 13h37
(mis à jour le 19 décembre 2011 à 14h04)

Le grand débat économique de la semaine aura donc été «acheter français», suite aux propositions de François Bayrou, pour lequel «on est en train de crever, il faut inverser le mouvement et redonner envie d'acheter français, c'est un acte civique». Nicolas Sarkozy a renchéri en déclarant qu'il fallait surtout acheter des produits «fabriqués en France». Emissions, débats, éditoriaux et analyses, rien n'a manqué pour en faire le grand thème de la semaine, en attendant qu'il soit mis de côté par la grande urgence nationale de la semaine prochaine.

Comme l'a rappelé l'économiste Olivier Bouba-Olga sur son blog, l'idée n'est pas nouvelle: elle a donné lieu, en 2010, à un rapport d'Yves Jego, et à la création dans la foulée d'un label «origine France garantie» pour les produits dont au moins 50% du prix de revient est français. Cela a donné lieu, en 8 mois, à la certification de 40 produits et de 16 entreprises. Il faudra quelques siècles, à ce rythme, pour sortir ce label de la confidentialité. C'est que les produits proviennent de chaînes de valeur globales et que la règle apparemment simple des 50% devient très vite un casse-tête d'identification.

Le lave-linge français, fossoyeur du croissant?

Mais imaginons que cette certification finisse par fonctionner. Et qu'un nombre significatif de Français se mettent effectivement à acheter un peu plus de produits hexagonaux, à un coût légèrement supérieur, par esprit patriote. Cela bénéf