Hier midi, Mantes-la-Jolie (Yvelines). «Hé, m'sieur Hollande, j'espère que vous allez le battre le petit Nicolas, ça serait la fête au Val Fourré !» lance à la cantonade Kadour, la trentaine. Occupé à répondre aux questions malicieuses de lycéens apprentis-journalistes - «Et Martine Aubry, elle vous soutient toujours ?» - et cerné par les caméras, le candidat socialiste n'entend pas les commentaires de la poignée d'habitants venus l'apercevoir. «Je fais cette proposition qu'on puisse avoir une seconde chance avec un service civique de 16 à 18 ans, déclare Hollande. Ce que je veux, c'est qu'aucun jeune ne soit en situation de déscolarisation, de désespoir…»«Le désespoir, c'est ça qui tue la jeunesse, commente encore Kadour. C'est comme un fleuve dont tu coupes la source.»
De brèves rencontres, quelques mains serrées et parfois deux mondes qui se toisent sans se croiser : tel est le lot des déplacements de campagne présidentielle. Hier, il s'agissait pour le député de Corrèze de mettre un coup de projecteur sur l'étape de la «caravane d'inscription sur les listes électorales» des Jeunes socialistes dans ce gigantesque quartier HLM, secoué par des émeutes dans les années 90.
«Un peu».«Pourquoi les pouvoirs publics, alors que c'était la règle jusque-là, n'ont-ils pas fait de campagne d'information ? Parce que Nicolas Sarkozy sait très bien que ces nouveaux électeurs ne voteraient pas forcé