Sénateur de l'Ariège, Jean-Pierre Bel a été élu le 1er octobre président du Sénat, qui a basculé à gauche le 25 septembre. Il était auparavant président du groupe PS.
Que répondez-vous à la droite qui vous reproche d’avoir fait du Sénat un «laboratoire de la gauche» ?
Je suis d’accord avec la droite si l’on considère qu’un laboratoire est un endroit où on fait preuve de créativité, d’inventivité, de réflexion pour l’avenir. Cela peut nous permettre d’être plus en phase avec ce que nous serons amenés à proposer si la gauche l’emporte au printemps prochain. Mais rassurez-vous : le Sénat n’est pas devenu un camp retranché, un bunker de la gauche.
Les nouveaux élus de gauche, notamment écologistes, n’ont-ils pas voulu bousculer un peu vite l’institution sénatoriale ?
Il a fallu prendre en compte cette nouvelle génération d’élus. Mais il y a aussi, chez nos amis écologistes et Verts, des collègues qui ont l’expérience du Sénat et connaissent bien sa culture républicaine. Le Sénat expérimente ce que pourrait être, dans quelques mois, une nouvelle majorité à l’Assemblée.
La droite ne vous fait-elle pas un procès en illégitimité ?
Il y a eu quelques réactions, très marginales, quelques propos un peu excessifs. Il a fallu rappeler quelques collègues à la mesure. Du côté de la droite, on a parfois eu du mal à se défaire d’une culture majoritaire, tout comme l’actuelle majorité a parfois du mal à oublier sa culture d’opposition. Cela peut même donner des choses étonnantes, quand nos collègues de droite font durer un débat que le gouvernement et la majorité sénatoriale commencent à trouver un peu long. Ou que les uns et les autres hésitent à voter pour ou contre un budget présenté par le gouvernement mais revu et corrigé par la nouvelle majorité.
Quel accueil le chef de l’Etat, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale vous ont-ils réservé ?
A l’Elysée,