Les députés français ont adopté jeudi la proposition de loi sur la négation des génocides, dont celui des Arméniens en 1915, malgré les menaces et l’indignation de la Turquie et la présence de plusieurs milliers de manifestants à l’extérieur de l’Assemblée nationale.
Le texte, voté à main levée, a été adopté par une très large majorité de la cinquantaine de députés présents, une demi-douzaine votant contre. En sortant de l'hémicycle, le président des députés UMP, Christian Jacob, s'est félicité d'un «bon travail parlementaire».
La proposition de loi prévoit un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende pour toute négation publique d'un génocide reconnu par la loi. La France reconnaît deux génocides, celui des Juifs pendant la seconde guerre mondiale et celui des Arméniens, mais ne punit jusqu'à présent que la négation du premier. Le texte doit maintenant passer devant le Sénat. La députée UMP des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, a souhaité au terme du vote que sa proposition de loi soit inscrite «très vite» à l'ordre du jour du Sénat «pour avoir une loi effective à la fin de cette mandature».
L'un des porte-parole de François Hollande, le socialiste Bruno Le Roux, a également espéré une adoption avant la fin de la législature et souligné que «le gouvernement est maître de l'ordre du jour des deux assemblées».
«Ce n’est pas une loi contre la Turquie»
Patrick Devedjian (UMP) a estimé «qu'il y a une majorité au Sénat pour voter ce texte» et «espère que cette majorité voter