Un air de vacances soufflait hier sur l'hémicycle, où une quarantaine de députés ont adopté, après près de trois heures de débats, la proposition de loi visant à réprimer la négation des génocides reconnus par la loi française, dont le génocide arménien de 1915. Contraste saisissant avec l'extérieur, où plusieurs milliers de manifestants avaient répondu, tôt dans la matinée, à l'appel du Comité de coordination des associations franco-turques de France, dénonçant une «stigmatisation électoraliste» de la communauté turque. «Tous les gens ont le droit de penser ce qu'ils veulent et d'avoir leur opinion. Qu'il y ait eu un génocide ou pas, ce sont les historiens qui regardent cela», soutient Turgut, un maçon de 29 ans venu manifesté contre la proposition de loi de la députée (UMP) Valérie Boyer.
«Nous ne sommes pas ici pour examiner une loi mémorielle, mais un texte de coordination législatif. La loi française doit être mise en conformité avec le droit européen», explique l'élue de Marseille, dont la proposition entend transposer en droit interne une décision-cadre européenne «sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal».
«Dangereux». Même analyse du côté de Patrick Ollier, ministre des Relations avec le Parlement, qui répète volontiers qu'«il ne faut pas se tromper de débat» : «Ce texte est un texte de coordination juridique qui tire les conséquences d'un vide qu