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Etrangers : souvent, Sarkozy varie

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A quatre mois de la présidentielle, le chef de l’Etat renie certains de ses engagements, quitte à flirter avec la rhétorique frontiste.
publié le 24 décembre 2011 à 0h00

Que reste-il du Sarkozy 2007 en matière de politique d’immigration ? Presque rien. Si ce n’est un bilan sujet à caution. Le Sarkozy 2012 a décidé de faire table rase de son passé. Et de renier ses engagements et convictions. Pour de purs motifs électoraux : partir à la chasse des voix d’un Front national toujours élevé dans les sondages. Le Sarkozy 2007 était pour le droit de vote des étrangers non communautaires aux municipales, le Président candidat est contre.

Même volte-face quand Claude Guéant, son ministre de l'Intérieur, a annoncé jeudi vouloir faire adopter dans les prochains mois une loi qui permettrait de priver de titre de séjour un étranger qui se rendrait coupable d'un délit grave, dès lors qu'il vit en France «depuis peu de temps» et «qu'il n'a pas d'attache familiale». Ce qui revient à rétablir le retour de la double peine, que le Sarkozy ministre de l'Intérieur avait réformée en 2003. A ce tableau, on peut ajouter que les ambitions sarkozystes en matière de discrimination positive sont devenues lettre morte. Que le gouvernement est passé de la lutte contre l'immigration irrégulière à celle de la réduction de l'immigration régulière. Et que la parole d'un Guéant s'exprimant sur l'islam a le bruit et l'odeur de celle d'une Marine Le Pen.

Rétropédalage. Autre tête-à-queue pour l'accueil des étudiants étrangers. Dans le cadre de sa politique d'immigration choisie, le Président du début de quinquennat en avait fait un objectif prio