L'hypermnésique Nicolas Sarkozy a de troublants trous de mémoire. Le 24 novembre, devant 3 000 maires réunis à l'Elysée, le chef de l'Etat déclare solennellement : «Je crois que le droit de voter et le droit d'être élu dans nos territoires doivent demeurer un droit attaché à la nationalité.» Et sous les applaudissements de la salle : «Il n'y a rien de choquant, rien d'anormal, à ce que les électeurs et les élus des territoires de France soient français.»
Pourtant, jusqu'ici, Nicolas Sarkozy avait toujours dit le contraire. En 2001, dans son livre Libre, il écrivait : «A partir du moment où ils [les étrangers non communautaires, ndlr] paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sur notre territoire depuis un temps minimum, par exemple cinq années, je ne vois pas au nom de quelle logique nous pourrions les empêcher de donner une appréciation sur la façon dont est organisé leur cadre de vie quotidien.»
En 2005, il se dit toujours «favorable» à la mesure. Puis encore en 2008, mais de façon plus encadrée. Il soutient, à «titre intellectuel», le droit de vote aux élections locales des extracommunautaires installés en France depuis dix ans, «sur la base de la réciprocité».
Mais en décembre, à cinq mois du premier tour de l'élection présidentielle, alors que le Sénat adopte le droit de vote pour les étrangers, ce n'est plus du tout la même musique. Quelques jours après la réunion avec les 3 000 maires, il r