Ah, la petite visite matinale à Rungis entre les quartiers de boeuf et la marée qui monte, ça vous assaisonne un animal politique. En réveil-matin de la "France qui se lève tôt", Nicolas Sarkozy y est allé en 2007 lors de sa campagne présidentielle, puis en 2008 avec madame. A l'automne dernier, c'est Marine Le Pen qui débarquait parmi les fruits et légumes pour ruer dans les cagettes présidentielles: «Sarkozy a plutôt fait un mandat pour les gens qui se couchent tard." Et ce jeudi à l'aube, c'est Dominique de Villepin qui est venu discuter le bout de gras entre les crocs de boucher.
Rungis, c'est la scène idéale pour la course au mâchon de campagne, la saucissonnade électorale. On singe, on surjoue la bonne franquette avec petits phrases assorties au pâté de campagne, au Brie de Meaux et au Muscadet.
Hollande au marché de Tulle
Ca finit par être aussi digeste qu'une poignée de grattons avant une cure de citrate de bétaïne. Plutôt que de nous la jouer casse-croûte démago, on aimerait bien surprendre le chaland politique avec des vraies idées de menu au fond du panier. Imaginez la scène. On commence par François Hollande au marché de Tulle. Il traîne un vieux chariot déglingué chez son boucher-charcutier-traiteur préféré.
Le boucher: «Alors, qu'est-ce que je vous mets ce matin monsieur François? Un gigot de 35 heures? Un Mélenchon saignant? Un Montebourg de Bresse bien vigoureux avec un os pour faire du jus.»
François Hollande: "Non, pour les os, j'ai déjà ce qu'il faut. J