La charge date de 1998 : «Moi, j'avais toujours dit "ne demandez pas à devenir propriétaires", et ils n'ont pas voulu m'écouter. Ils ont voulu être les gérants de ce patrimoine, et ils ont mis le plus mauvais d'entre eux, qui s'appelait Kucheida. Parce que Kucheida est un bon député, c'est un homme actif et dynamique, mais c'est un homme pervers. C'est lui-même un gars de la cité minière qui ne pense qu'à une chose : l'ivresse du pouvoir et disposer de tous les aspects matériels de ce pouvoir, qui fonce tête baissée et qui fait vendre une maison à son fils dans des conditions tout à fait hors du droit commun.» L'accusation résonne étrangement alors que les socialistes du Pas-de-Calais, dont le député-maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, affrontent une forte bourrasque politique et judiciaire après l'ouverture par le parquet de Lille de quatre enquêtes préliminaires sur des structures gérées par la gauche et critiquées par la chambre régionale des comptes (1).
Elle est signée André Delelis, ancien député, sénateur et ministre socialiste, ex-maire de Lens. Il a aussi longtemps été un ennemi historique de Jean-Pierre Kucheida et son mentor Daniel Percheron (ex-premier secrétaire fédéral), deux des principaux barons du Pas-de-Calais, ce qui explique la violence du propos. Mais, malgré l’excès de langage, la citation éclaire une affaire qui, après le scandale Guérini dans les Bouches-du-Rhône, pourrait s’avérer ennuyeuse pour la campagne de François Hollande.
Bai