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Analyse

Le fanfaron. Nicolas Sarkozy, en flagrant délit de recel de fichier

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publié le 27 décembre 2011 à 0h00

«Quand, avec Claude Guéant en 2003, nous avons mis en place le fichier sur les empreintes pour les délinquants sexuels, j'ai fait face à une polémique. […] Permettez-moi de vous dire que, l'année dernière, on a retrouvé un criminel sur deux grâce à ces fichiers.»
Nicolas Sarkozy en visite à Bormes-les-Mimosas (Var), le 19 mai

Parfois Nicolas Sarkozy se laisse aller à une petite digression sur son action passée - forcément décisive - au ministère de l'Intérieur : «Quand, avec Claude Guéant, en 2003, nous avons mis en place le fichier sur les empreintes pour les délinquants sexuels, j'ai fait face à une polémique, j'ai été accusé de mettre en cause la démocratie, l'Etat de droit. Permettez-moi de vous dire qu'en France, l'année dernière, on a retrouvé un criminel sur deux grâce à ces fichiers», disait-il en mai. En février, sur TF1, le Président s'était livré au même exercice, avec une variation : «En 2003, quand j'ai créé le fichier des empreintes génétiques pour les délinquants sexuels, souvenez-vous du scandale que cela avait fait. Aujourd'hui, on retrouve un coupable de viol sur deux.»

Contrairement à ce qu’il répète, ce n’est pas Nicolas Sarkozy - pas plus que Claude Guéant - qui a créé le fichier des empreintes génétiques pour les délinquants sexuels. C’est en 1998 que ce fichier a été mis en place, à la suite de l’affaire Guy Georges. Il concernait exclusivement les délinquants sexuels. En 2001, il a été étendu aux condamnés pour des