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Libération

Les Etats-Unis habitués aux cures de désintox

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Outre-Atlantique, le «fact-checking» est devenu un outil incontournable de la vie politique.
publié le 27 décembre 2011 à 0h00

Pour Bill Adair, la «consécration» est venue le 15 décembre, le jour de l'ultime débat télévisé entre les candidats républicains à la Maison Blanche avant le caucus de l'Iowa début janvier. Face aux incessantes attaques de ses collègues, Michele Bachmann, l'élue du Minnesota et égérie du Tea Party, souvent prise en défaut d'exagération ou d'affirmations totalement saugrenues, a soudain lancé que «PolitiFact avait estimé que tout ce que j'avais dit lors de ma dernière apparition télévisée était juste». Le rédacteur en chef du site de fact-checking a clairement apprécié que «sa petite entreprise» s'invite directement dans la course à la Maison Blanche. Il a néanmoins tenu à préciser que Michele Bachmann avait une nouvelle fois un peu joué avec la vérité : selon les estimations de PolitiFact, près de 60% de ses déclarations étaient tout simplement inexactes…

Electeurs. Depuis quelques années, le fact-checking, ou la vérification des propos tenus par les personnalités publiques, est devenu un outil incontournable de la politique américaine. L'un des premiers à s'y essayer sur l'Internet fut FactCheck (Factcheck.org), mis sur pied en 2003 à l'initiative du Annenberg Public Policy Center, une organisation à but non lucratif de Washington dont l'objectif annoncé était d'aider les électeurs américains et de réduire «le niveau de tromperie» dans le monde politique. PolitiFact (PolitiFact.com), lui, s'est lancé en 2007, sous la houle