Députée des Deux-Sèvres, Delphine Batho est l’une des porte-parole de François Hollande pour la campagne 2012. Entretien.
Y a-t-il une absence délibérée d'une grande campagne gouvernementale d'information pour appeler les «invisibles», notamment les jeunes, à s'inscrire sur les listes électorales ?
Il y a une anomalie. Le gouvernement voudrait recréer les conditions d'un nouveau 21 avril 2002 où le FN était au second tour de la présidentielle qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Or, dans un contexte de crise et de défiance vis-à-vis de la politique, il faut justement mobiliser les citoyens, pour dire que le vote sert ; qu'il peut changer de politique. Si défiance il y a, elle est surtout contre la politique de renoncement de Nicolas Sarkzozy, notamment face aux marchés financiers qu'il s'était pourtant engagé à réguler…
Quand Benoit Hamon attaque le chef de l'Etat sur les dépenses liées au G8 ou assure que «s'il consacrait un peu moins d'argent du contribuable à financer sa campagne électorale déguisée, ça ferait trois ou quatre campagnes d'inscription sur les listes électorales», ce n'est pas démagogique ?
Non, c'est la réalité : on est à des années-lumière d'une République irréprochable. Il y a une forme d'alliance tacite entre l'UMP et le FN. Le gouvernement ne veut pas contrecarrer l'idée d'une désertion et de désenchantement de la politique, ni combattre les causes profondes d