Renaud Donnedieu de Vabres n’a jamais été le directeur de cabinet de François Léotard, ministre de la Défense de Balladur de 1993 à 1995. Mais son conseiller spécial. Un poste moins prestigieux sur le papier, et pourtant plus important. La preuve : c’est lui qui occupait le bureau habituellement destiné au directeur de cabinet, le seul à disposer d’une porte commune avec celui du ministre. François Lépine, le tenant du titre, en occupait un autre.
«Blocages». C'est cette proximité avec l'ex-ministre qui met désormais «RDDV» aux premières loges de l'affaire Karachi. Et qui lui a valu d'être placé en garde à vue pendant plus de trente heures les 13 et 14 décembre, avant d'être mis en examen pour «complicité d'abus de biens sociaux». D'après de nombreux témoins entendus par les juges en charge du volet financier de l'affaire Karachi, RDDV aurait joué un rôle important dans les deux contrats d'armement signés en 1994 avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite. Il est soupçonné d'avoir mis en place un réseau d'intermédiaires «amis» - notamment Ziad Takieddine - afin de mettre sur pied un système de commissions donnant lieu à des rétrocommissions. De l'argent qui aurait pu servir à financer la campagne d'Edouard Balladur. «Courant 1994, j'ai été convoqué un jour par M. Donnedieu de Vabres qui m'a dit qu'il y avait des blocages sur le contrat. Il m'a demandé de prendre contact avec M. Takieddine», raconte par exemple Dominique Castellan, l'ex-PDG de la DCNI, la