Croissance en berne, chômage en hausse, dette et déficits publics élevés, voici la perspective peu réjouissante de l'année 2012. Face à ces problèmes, en pleine campagne électorale, on assistera immanquablement à un grand concours Lépine des solutions et réformes urgentes à mener, chaque candidat prétendant être le plus compétent pour mettre en œuvre lesdites réformes indispensables. TVA sociale, énièmes réformes de la fiscalité, du marché du travail, austérité budgétaire, le concours a déjà commencé.
Une action peut être efficace, soit inefficace, soit nuisible
Pourtant, s'il y a une leçon à retenir du mandat présidentiel qui s'achève, ce devrait être celle-ci: l'action ne permet pas toujours d'améliorer la situation. Cela devrait tomber sous le sens: face à un problème donné, une action peut être efficace, soit inefficace, soit nuisible. Une équipe de football aux résultats médiocres qui change d'entraîneur peut soit voir ses performances s'améliorer, soit se dégrader, soit rester inchangées (ce dernier cas étant le plus fréquent). Les dirigeants politiques n'ont qu'un pouvoir très limité sur les phénomènes économiques et sociaux. Dès lors, toute action politique s'expose aux effets pervers.
Comme l'indiquait récemment Olivier Blanchard, l'année 2011 a montré qu'un plan d'austérité budgétaire visant à améliorer les perspectives financières d'un Etat et de rassurer les investisseurs peut aisément, au bout du compte, dégrader les finances publiques