Si l'affaire de Karachi n'est pas encore devenue «l'affaire Sarkozy», les révélations de Libération, hier, ont mis en lumière le rôle central joué par le président de la République lorsqu'il était le ministre du Budget d'Edouard Balladur entre 1993 et 1995.
Car en affirmant, le 2 décembre devant les juges d'instruction, «que le ministère du Budget a nécessairement donné son accord pour la création de la société Heine», Gérard-Philippe Ménayas a fait beaucoup plus que confirmer les soupçons des magistrats. Cet ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense, qui avait une connaissance précise des montages liés aux marchés d'armement, a établi que le cabinet du ministre du Budget était bien - avec celui du ministre de la Défense, alors dirigé par François Léotard - l'ordonnateur d'une construction opaque. Rappelons que Heine, structure dissimulée au Luxembourg, avait pour objet de recevoir des commissions et, selon les investigations judiciaires, de redistribuer des rétrocommissions. De l'argent qui aurait ainsi pu servir à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
«Fable». Si, comme l'affirme Ménayas, le cabinet du ministre du Budget et celui de la Défense ont décidé de la création de Heine, difficile de croire que les ministres eux-mêmes n'en avaient pas connaissance. Aucune voix ne s'est d'ailleurs élevée, hier, pour prétendre le contraire…
«Aucun paiement de commissions par la Direction générale des impôts ne p