Nicolas Sarkozy a un souci: les Français ne l'aiment pas. Pour un candidat à la présidentielle, c'est fort ennuyeux. Luc Ferry, ancien ministre de l'Education nationale, a évoqué «un problème majeur car la détestation est personnelle». A droite, tous ceux qui ne se voilent pas la face pensent pareil. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne croient pas dans les chances de leur mentor de l'emporter.
A gauche, François Hollande a depuis longtemps théorisé sur le rejet par les Français de la personnalité du président de la République. Cette donnée est chez lui une conviction absolue. Elle l'incite à penser que quoi qu'il fasse, Nicolas Sarkozy ne peut plus être réélu. La «rupture» avec le pays est trop profonde. Toutes les catégories de population, y compris une partie de l'électorat traditionnel de la droite, seraient frappées à plus ou moins grande échelle par une forme de sarkophobie incurable...
Dès lors, que faire? La réponse du camp présidentiel se dessine jour après jour: transformer cette impopularité en une arme, sur le mode «le courage (de Sarkozy) est plus fort que la haine». Il s'agit dés lors de poser un président qui assume son impopularité car il préfère «dire la vérité» au pays. «Nicolas Sarkozy n'est pas dans la séduction», a martelé l'autre matin sur France Inter, la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Manière de dire que peu importe la personnalité du président, et donc sa popularité, seuls comptent son action dans la crise,