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En France, «l'islam n'est pas une réalité exotique»

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La Présidentielle 2012 vu de..dossier
Pendant toute la campagne, «Libération» s'invite dans le quartier parisien de la Goutte-d'Or. Portraits.
(Photos: Bruno Charoy)
publié le 6 janvier 2012 à 11h10

La Goutte-d’Or est un quadrilatère du XVIIIe arrondissement de Paris, qui compte 23 190 habitants, d’après l’Insee, dont 34 % d’étrangers. Le revenu des ménages y est deux fois moins élevé que la moyenne parisienne.

Une chevelure fauve, des bottes rouges assorties à son foulard et son maquillage, elle est assise dans le salon de thé de l'Institut des cultures d'islam. Débordante et sage à la fois. Véronique Rieffel, 35 ans, est à la tête de cet établissement culturel de la Ville de Paris, installé en 2006 en plein cœur du quartier de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe arrondissement. C'est elle qui a fait venir Martin Parr, le photographe star de Magnum l'an dernier pour photographier The Goutte d'or. Une plongée en couleurs dans les rues les moins prestigieuses de Paris, dont l'exposition fit un tabac.

Elle parle de l'islam avec curiosité, malice, intérêt. Ce qui change des sous-entendus et des airs tragiques. «C'est un mot que nous devons assumer et apprendre à banaliser, sinon on ne retient que ce qui fait peur : "burqa", "terrorisme", il faut sortir des clichés.» Bref, proposer autre chose que les propos d'un Claude Guéant ou d'une Marine Le Pen, prompts à montrer du doigt les musulmans qui prient dans la rue.

Sur les murs, des photos de fidèles et de mosquées américaines à Harlem, dans le Bronx ou l'Upper East Side... Une petite partie de l'exposition collective Islam and the city,