Il a 22 ans, ou à peu près. Il ne connaît pas la date exacte de sa naissance à Neima, située tout à l'est du désert mauritanien. La dernière ville avant le Mali. L'ultime étape sur «la route de l'espoir», comme l'ont surnommée les habitants. Mohamed al-Amine ould Mohamedou ould M'Balle, «Mouawiya» de son nom de guerre, se souvient en revanche avec précision de son chemin vers Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Du fonctionnement de l'une de ses principales katibas - «brigade» de combattants islamiques -, à laquelle appartenaient les preneurs d'otages des deux Français tués le 8 janvier 2011 dans le Sahel. Entendu le 30 novembre par le juge d'instruction du pôle antiterroriste de Paris Yves Jannier et par un magistrat mauritanien, le combattant islamiste leur a livré un témoignage sur sa guerre. Extraits.
Une éducation religieuse. «Je n'ai pas suivi d'étude dans les écoles ordinaires ; en revanche, j'ai suivi des études dans la mahdhara[école religieuse, ndlr] dans laquelle j'ai étudié l'honorable Coran et ses prescriptions», débute le jeune homme qui a passé sa jeunesse à Neima. «Vers la fin de l'année 2006, je me suis intéressé à la pensée salafiste […]. J'ai également écouté un certain nombre d'hymnes salafistes jihadistes enregistrés sur des bandes, et je garde le souvenir d'un certain nombre de vers du poème dédié à Abdallah Azzam, de nationalité palestinienne, qui était l'émir des Arabes dans la guerre qui opposait les Af