Irréaliste, trop compliquée, utopique, dangereuse… Les détracteurs de la taxe Tobin étaient légion. Changement d’époque. Aujourd’hui tout le monde la veut. Remise au goût du jour par l’association altermondialiste Attac à la fin des années 90, la célèbre taxe proposée au début des années 70 par le Nobel d’économie James Tobin n’a plus la même signification. A l’époque, le professeur d’économie de l’université de Princeton (Etats-Unis) est effrayé par la volatilité des monnaies. Adepte d’un libéralisme tempéré, James Tobin propose alors de taxer les transactions à court terme sur les devises, histoire de dissuader les «allers-retours» des spéculateurs et stabiliser ainsi le système monétaire international. En vain.
G20. Attac reprendra l'idée. Là ou Tobin parlait uniquement d'une taxe comme un grain de sable pour dissuader la spéculation, l'ONG milite pour des taxes sonnantes et trébuchantes. Le mouvement altermondialiste veut en faire un outil d'aide aux pays en développement. L'association proposera donc d'étendre la taxe au-delà du simple marché des changes. Rejointe par des centaines d'ONG, elle vise la finance mondiale dans son ensemble (actions, obligations, marchés dérivés). Des années durant, de G7 en G8 en passant par des G20, personne ne veut en entendre parler. Du moins jusqu'en 2007. Cette année-là marque le début d'une crise mondiale d'une extrême violence. Le front du refus se fissure. Comme jadis Jacques Chirac avec sa taxe sur les billets d'avi