«A l'année prochaine, quoi qu'il arrive !». Dans la salle polyvalente de l'Auzelou, à la sortie de Tulle, François Hollande fait une halte au repas des aînés de la ville et tente de rassurer les électeurs: il n'abandonnera pas la Corrèze en cas de victoire présidentielle. A moins de quatre mois du premier tour, le candidat socialiste à l'Elysée qui vient de relancer sa campagne transforme chacune de ses étapes du week-end en rampes de lancement élyséenne.
Cette terre de Corrèze a donné à la France un président du conseil sous la Ive République, Henri Queuille, puis un président sous la Ve, Jacques Chirac mais «il n'y a pas une tradition qui voudrait que la Corrèze produise des présidents comme des champignons», assure Hollande en descendant de la tribune tendue de lourds rideaux en toile de jute.
Quinze longues tablées sont dressées et le potage aux légumes a été avalé en attendant «le François» qui avait une bonne demi-heure de retard. Le président du conseil général écoute - même quand on lui souhaite bonne chance pour «la mairie de Paris» -, signe des autographes, s'enquiert du devenir des petits-enfants, plaisante, embrasse à joues-que-veux-tu. Comme Jacques Chirac, élu de la circonscription de Sarran voisine. «Le grand faisait pareil, tout pareil», confirme la générale en chef du buffet en truffant trois énormes sandwiches de foie gras. «Je ne copie personne mais si on veut être aimé, il faut être aimable, c'est peut-être