Déjà un an qu'il est candidat. Jean-Luc Mélenchon, représentant du Front de gauche à la présidentielle, compte sur le mois de janvier pour décoller. Après l'adresse aux Français de François Hollande dans Libération, l'ancien socialiste répète qu'il est là pour porter les couleurs d'une «autre gauche» en 2012.
Diriez-vous que la lettre de François Hollande est un texte de gauche ?
C’est une contribution à la campagne. Il pose son diagnostic. Mais quelles conclusions tire-t-il des constats du dérèglement du capitalisme ?
Pour le coup, ce problème ne date pas de François Hollande…
Le moment est donc peut-être venu de faire des bilans. Le mouvement socialiste a vécu sur l’idée que la régulation suffirait à remettre le capitalisme dans son lit. L’expérience montre le contraire. Et la méthode mise en œuvre par toute la social-démocratie européenne, à laquelle François Hollande est personnellement très lié, a aggravé les choses. C’est une divergence entre nous qui n’a rien de personnelle. François Hollande est sans doute un homme de gauche qui agit selon sa logique. J’en ai une autre. Mais il faut qu’il admette la réalité d’un débat à gauche !
Il n’accepte toujours pas votre «offre publique de débat» …
Non. Il est dans une vision très électoraliste et politicienne. Il pense que ça se fera tout seul et se voit déjà comme le «prochain» président. Ses arguments sont toujours les mêmes : le trouillomètre et le vote utile. François Hollande fait l’erreur de considérer Nicolas Sarkozy comme étant battu d’avance. Un peu comme Lionel Jospin avec Chirac…
Dans ce cas, pourquoi n’êtes-vous pas plus haut dans les sondages ?
Il me reste beaucoup de travail à faire… Et les méthodes qui consistent, pour le PS, à lâcher prise de tous les