Joint par téléphone, Eric Cantona explique les raisons de son engagement auprès de la Fondation Abbé-Pierre et l’envie de se faire entendre durant la campagne présidentielle.
Pourquoi vous engagez-vous pour cette cause ? Vous semble-t-elle prioritaire ?
On peut s’engager pour de nombreuses causes, toutes importantes, mais on ne peut pas tout faire. Si j’ai choisi celle du logement, c’est qu’elle me semble essentielle et qu’elle concerne 10 millions de personnes. C’est crucial, le logement, c’est la base d’une stabilité familiale. Que des gens soient aujourd’hui obligés de faire d’énormes sacrifices - sur l’éducation de leurs enfants, parfois même sur leur santé - pour se loger, pour être à l’abri, cela me semble inacceptable. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas d’autres combats importants, mais si l’on veut vraiment faire les choses sérieusement et s’engager à fond, on ne peut pas en choisir cinquante.
Est-ce aussi parce qu’il s’agit d’une cause finalement assez peu entendue ?
Peu entendue et peu respectée. Quand les communes ne respectent pas la loi, ne construisent pas de nouveaux logements sociaux, et qu’elles préfèrent payer des amendes plutôt que de se conformer au droit… Nous avons des responsables politiques qui nous imposent de plus en plus d’interdits, qui demandent quotidiennement à leurs concitoyens de respecter la loi mais qui, eux, la bafouent tous les jours. Non seulement il y a un vrai problème de logement, mais il y a en plus un vrai mépris de ce problème. D’où la révolte.
Vous avez choisi de vous saisir de ce moment particulier qu’est la campagne pour l’élection présidentielle…
Il faut agir au moment où l'on a des chances d'être écoutés et entendus. Pendant les campagnes, on entend de belles paroles, qui sont par la