On est le 22 mars 2012.
Le Parlement français vient de voter à la quasi unanimité une loi instaurant la taxe Tobin.
Devant quelques éditorialistes estomaqués, Sarkozy promène une satisfaction extravagante qui semble lui sortir en vapeur d'eau par les naseaux.
La présidentielle est dans un mois et les sondages peinent toujours à décoller pour le suractif tenant du titre. Ses alliés UMP le soutiennent comme la corde, le pendu; quand ils ne partent pas compter fleurette à Villepin ou à Bayrou. Pourtant, le petit Napoléon promis à Saint-Hélène plane à 10 milles au-dessus des mornes plaines où s'embourbe son pays dégradé.
Ce qui étonne plus encore son auditoire, c'est sa propension à convoquer la fine fleur de l'altermondialisme et du keynésianisme d'hier et de demain en soutien de son nouveau dada, la mise au pas de la finance mondiale. Et de citer José (Bové) par-ci, Susan (George) par-là, et oncle Bernard (Maris) de surcroît.
Chauffard de la triangulation
Début janvier, l'affaire démarre pourtant dans un scepticisme général d'yeux levés au ciel.
Impressionnés par le côté essaim de guêpes de l'animal, les tacticiens saluent l'agité de la guerre de mouvement mais taclent le chauffard de la triangulation, tentant de doubler l'extrême droite sur sa droite question sécurité et l'extrême gauche sur sa gauche côté antilibéralisme.
Fâchés de l'irrévérence franchouillarde du passeur en force, les européistes freinent des quatre fers, horripilés par l'arrogance du coquelet, brusqueur de ces consensus bruxe