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Interview

Batho : «Le pouvoir est en train de dévoyer les institutions»

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Pour Bernard Accoyer, une victoire de la gauche aurait des «conséquences économiques et sociales» comparables «à une guerre». La porte-parole de François Hollande réagit.
Delphine Batho, députée PS des Deux-Sèvres et porte-parole de François Hollande. (Daniel Joubert / Reuters)
publié le 11 janvier 2012 à 16h15
(mis à jour le 11 janvier 2012 à 16h34)

Nous demandons solennellement au président de l'Assemblée nationale de retirer cette phrase et de s'excuser. Il est le 4e personnage de l'Etat et doit donc savoir ce qu'est la démocratie. Il doit aussi savoir que le peuple français est libre de son vote et que les élections ce n'est certainement pas la guerre. C'est une déclaration très grave et inacceptable car les mots ont un sens. La guerre, il y a une génération qui y a laissé la vie. On ne plaisante pas avec l'histoire de France. Je pense à tous les noms gravés sur les monuments aux morts et à ce que des millions de familles ont subi. On ne compare pas la démocratie avec la guerre.

Cette déclaration vous étonne-t-elle de la part de Bernard Accoyer, d'habitude plus mesuré?

Dans une démocratie, un président de l'Assemblée nationale doit normalement veiller au respect de l'opposition. Comme l'ont déjà montré les voeux de M. Fillon, il y a certainement eu des consignes depuis le bureau de Nicolas Sarkozy pour transformer les voeux de toutes les institutions en tribune politique. Le pouvoir actuel est en train de dévoyer les institutions, y compris la présidence de l'Assemblée nationale. Et ça, nous ne l'acceptons pas.

Face à ce durcissement, quelle se