A ce stade, une seule chose est sûre dans la campagne d'Eva Joly. L'ex-juge affirme qu'elle ira jusqu'au bout (lire-ci-contre). Mais dans quel état la candidate écologiste finira-t-elle la course ? A mesure que les sondages, la créditant de 3 à 5% des voix, se succèdent, l'angoisse monte dans les rangs écologistes. «Ça va mal. Tout le monde fait semblant d'être discipliné, mais tout le monde s'interroge. La campagne n'est pas lisible. Eva n'est pas audible», se désespère un dirigeant. Un retour à l'étiage traditionnel des Verts à la présidentielle - entre le 1,57% de Dominique Voynet en 2007 et le 5,25% de Noël Mamère de 2002 - se profile, loin des scores à deux chiffres réalisés par Europe-Ecologie aux européennes et aux régionales.
Urgence. «Eva Joly n'est pas dans les tréfonds, mais au sein de l'électorat de gauche et de centre gauche elle n'arrive pas à fixer ceux qui ne sont pas entièrement convaincus par François Hollande. Ils trouvent ce qu'elle dit pas inintéressant, mais cela ne suffit pas à motiver leur vote», explique Jean-Daniel Levy d'Harris Interactive. Rien n'est donc perdu, mais il y a urgence. Cécile Duflot, la numéro 1 d'EE-LV a envoyé des SMS à certains cadres pour sonner le tocsin. «Il n'y aura pas de seconde chance», prévient le député François de Rugy. Un séminaire stratégique de son équipe a été convoqué aujourd'hui à Paris. Objectif : comprendre pourquoi, en six mois, la candidate a divisé par deux s