Il a piqué du nez plusieurs fois pendant les vœux à la presse de Martine Aubry. Mais quand il retrouve la première secrétaire dans la cour de Solférino, Laurent Fabius a deux lots de consolation : «Je viens te faire un petit bisou», commence l'ancien Premier ministre, et ajoute en serrant le poing en l'air : «Dis donc, hein, très bon discours, Pékin te réussit !» Car après sa défaite à la primaire et avant de mettre les mains dans le cambouis présidentiel, Martine Aubry a pris deux semaines de vacances en famille en Chine.

«Pitbull». Et elle rentre en pleine forme, prête à taper sur la droite même si elle n'est «pas là pour faire le pitbull». Elle entend défendre les propositions socialistes - «ce sera 80% de mon rôle» - et épauler François Hollande. Sans le moindre état d'âme, assure-t-elle après un discours où elle a abondamment parlé de «notre candidat», et cité son nom une quinzaine de fois en trente minutes.

Elle reprend la formule hollandaise du «candidat sortant» pour ne pas nommer Nicolas Sarkozy et défend son «rêve français». L'hommage frise l'excès quand elle place Hollande dans les pas de Václav Havel, disparu en décembre. A quatre mois du scrutin, Aubry souhaite «à la France une très belle année, avec un nouveau président qui s'appelle François Hollande en mai 2012».

Avant ça, elle se charge d'envoyer du bois contre le Premier ministre, qui a transformé ses vœux de lundi en séan