Mon cher Eric,
J’ai vu avec plaisir que tu endossais la capeline de notre bon abbé révolutionnaire et que tu enfourchais sa rossinante qu’on aimerait tant voir reléguée à l’écurie des choses accomplies : le droit à un logement décent pour tous.
J'espère que cet exemple d'engagement claironnant et quichottesque (cf. Libération du 10 janvier) fera des émules parmi tes pairs en culotte courte qui s'engluent souvent dans le caritatif mielleux.
Et qu’au-delà de Lilian-black power-Thuram, on verra bientôt Zidane militer pour la démolition des prisons, Manaudou pour l’équité salariale hommes - femmes, Pérec pour le partage du travail, Peyron pour l’énergie éolienne, et Noah, qui fut l’un des premiers à monter sur le pavois social, pour la légalisation de toutes les drogues.
Mais, après ces félicitations d’usage, je voudrais surtout te demander encore un effort pour sortir le logement social de son ghetto.
Les propositions de la fondation Abbé-Pierre sont belles et bonnes et leur mise en œuvre ne souffre aucun délai. Blocage des loyers, prévention des expulsions, accès au logement des plus démunis, plan quinquennal de constructions massives, renforcement de la loi SRU, etc. Quand elle sera au pouvoir, il appartiendra à la gauche, qui semble assez en phase, de mettre tout ça en œuvre.
Mais, mon cher Eric, j’aimerais te convaincre qu’il est également essentiel de disséminer l’habitat social si on veut encourager la mixité et éviter les poches de pauvreté et les replis communautaire