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Libération

Sarkozy, les réformes au triple galop

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publié le 12 janvier 2012 à 0h00

Nicolas Sarkozy ne fait jamais rien comme les autres. Habituellement, les présidents sortants qui briguent un second mandat abordent la campagne avec prudence, avancent leurs pions avec circonspection, jouent le rassemblement, l’unité et la légitimité.

En 1981, Valéry Giscard d’Estaing a ainsi laissé Raymond Barre conduire jusqu’au bout sa stoïque et impavide politique de rigueur. En 1988, François Mitterrand a choisi d’incarner l’apaisement et l’ouverture face à un Jacques Chirac en guerrier déchaîné. En 2002, Jacques Chirac s’est prosaïquement contenté de brandir le bouclier sécuritaire et le miel de la baisse des impôts pour contrer Lionel Jospin.

Nicolas Sarkozy fait au contraire le choix exactement inverse : à trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, il passe à l’offensive comme jamais, il multiplie les initiatives théâtrales, il proclame sa volonté de réformer au triple galop jusqu’au 22 avril. Il se lance toutes affaires cessantes dans la bataille de la TVA sociale, il annonce son intention de bousculer le système scolaire, il tente d’imposer la taxe sur les transactions financières. Autant de dossiers aussi substantiels qu’inflammables, autant de paris audacieux, autant de clivages aigus en perspective. François Hollande fait la course en tête, Marine le Pen atteint des niveaux redoutables, François Bayrou réussit une percée : Nicolas Sarkozy attaque comme jamais. Sa gauche est enfoncée, sa droite faiblit, il charge sans désemparer, brandissant ses réfo