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Libération

L’adoption, l’ultime crispation

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Au-delà du mariage, c’est le droit à adopter et à exercer une autorité parentale conjointe qui compte.
publié le 13 janvier 2012 à 0h00

Jusqu’où iront les élus UMP ? S’ils évoluent (lentement) sur la question du mariage gay, du moins dans sa version édulcorée d’union civile, ils restent dans leur immense majorité réfractaires à l’idée d’autoriser l’adoption par des couples homosexuels. Ou à faciliter la filiation des parents homosexuels. Le verrou semble loin de sauter.

Parent légal. Et pourtant, il existe une forte demande en ce sens. En France, l'adoption par des couples de même sexe - ou le recours à la procréation médicalement assistée - reste interdite. Du coup, de 40 000 à 100 000 familles homoparentales peinent à se faire reconnaître comme «vraies» familles. Adoptés en célibataire, conçus en coparentalité, issus d'insémination artificielle ou d'un recours à une mère porteuse, les enfants n'ont, aux yeux de la loi, qu'un seul parent légal.

Un fort courant conservateur, au sein de la droite, va même à contre-courant de l'évolution des mœurs, et voudrait revenir sur la possibilité pour un célibataire (homo ou hétéro) d'adopter un enfant, un droit pourtant ouvert depuis… 1966 ! C'est le cas de Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate, qui demande explicitement l'interdiction de l'adoption par une personne célibataire. Beaucoup, à l'UMP, ne sont pas loin de penser comme elle. «Avoir deux parents de sexe différent est un bien élémentaire de l'enfant», écrivent les députés Hervé Mariton et Anne Grommerch, dans un récent rapport parlementaire sur la famille. Autrement d