Adresse à notre déprimante Majesté afin qu'elle prenne ses dispositions et la porte […]. Sauvez votre Etat en embrassant, par une pénitence également juste, le remède unique à tant de calamités présentes et à venir : dégagez, Sire.» Patrick Rambaud ouvre, avec ce préambule, sa Cinquième Chronique du règne de Nicolas 1er. Cinquième mais pas dernière. L'écrivain n'en a pas fini avec la «star» de son feuilleton lancé en 2008, qui consacrait la première année de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Feuilleton à succès, les Chroniques ont des fans très nombreux et très variés, qui laissent l'auteur lui-même un brin perplexe. Les épisodes se suivent, sans se ressembler, sauf dans la plume : Rambaud est un as de la satire et ses Chroniques sont un régal dans l'art des mots et la manière empruntés au XVIIe siècle. Un humour féroce, qui n'épargne aucun des acteurs du quinquennat sur le point de s'achever. Et un écrivain (prix Goncourt et grand prix du roman de l'Académie française en 1997 avec la Bataille) qui rêve de tourner la page : «Tout ce temps passé avec "le petit", c'est tout de même très accablant.»
Comment vous est venue l’idée d’un feuilleton sur «le Règne de Nicolas Ier» ?
Le soir des élections fâcheuses, j'étais à Libération (1), on a regardé les résultats sur le grand écran, et ça s'est terminé avec «le petit» sur l'écran. Nous sommes rentrés, ma compagne et moi, effondrés. Nous ne pouvions pas rester les bras croisés pendant cinq ans, à attendre la catastrophe - qui est v