C'est une scène de campagne atypique. Trente personnes dans un bar de Ménilmontant à Paris, scotchées jeudi soir devant un écran pour suivre… Jean-Luc Mélenchon, invité de France 2 pour l'émission Des paroles et des actes. Le Front de gauche appelle ça des «écoutes collectives» : au lieu de regarder chacun dans son salon la prestation télé du postulant à l'Elysée, les troupes du «candidat de la révolution citoyenne» squattent les bars, avec un café ou un demi et une poignée de chips dans une assiette en plastique. Jeudi, le Front de gauche a recensé 150 soirées télé Mélenchon.
«L'idée n'est pas de réunir exclusivement les militants», explique Danielle Simonnet, responsable du Parti de gauche (PG) de Mélenchon et organisatrice de l'«écoute» de Ménilmontant. «On veut mobiliser le plus de personnes possible. Déborder le simple cercle militant», poursuit cette conseillère de Paris.
L'objectif est de rééditer 2005 et la campagne victorieuse pour le non au traité constitutionnel européen (TCE). Depuis un an et demi, les directions du PCF, du PG et de la Gauche unitaire, fondateurs du Front de gauche, encourageaient leurs troupes à s'organiser en «assemblées citoyennes» à la base. Et à reprendre la recette des «comités antilibéraux» du non de 2005. La base militante s'y est mise cet automne, se réunissant à un rythme mensuel, pour parler de la dette, de l'Europe, du programme, de la campagne… «On a réussi à m