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Libération
TRIBUNE

Lois mémorielles et clientélisme électoral

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publié le 17 janvier 2012 à 0h00

Le 23 janvier, le Sénat débattra d’une proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien. Présentée par une députée UMP, elle a été votée à l’Assemblée nationale le 22 décembre 2011 par une poignée de députés. La Commission des lois de l’Assemblée avait modifié son intitulé, la répression de la négation du génocide arménien ayant été élargie à celle de la «contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi». La première mouture de cette loi avait en fait déjà été votée par l’Assemblée le 12 octobre 2006 mais, transmise au Sénat, elle y était restée lettre morte. De même, une proposition de loi similaire déposée le 5 juillet 2010 au Sénat y avait été rejetée le 4 mai 2011.

A y regarder de près, l’intitulé remanié de la loi votée le 22 décembre à l’Assemblée paraît quant à lui faire doublon avec la loi Gayssot du 13 juillet 1990, qui tend à réprimer tout propos raciste, antisémite et xénophobe et sanctionne la contestation des crimes contre l’humanité. On aurait pu peut-être s’en tenir là. Mais aurait-ce suffi à attirer les quelque 500 000 voix des Français d’origine arménienne sur lesquelles mise l’actuel chef de l’Etat ? Sauf erreur, on ne saurait prétendre qu’en France les négateurs du génocide arménien sont légion. L’urgence à légiférer trouve donc bien ailleurs ses motifs profonds. Cela étant, les socialistes ne sont pas en reste. Ils n’ont pas l’intention d’abandonner ces voix au concurrent de François Hollande. Et les maires PS des villes à grande