La droite a décidé de refaire de la «TVA antisociale» l'un de ses chevaux de bataille pour l'élection présidentielle. Ses promoteurs la parent de toutes les vertus. La hausse de la TVA permettrait de réduire le coût du travail en abaissant, en contrepartie, les cotisations patronales (les cotisations maladie et famille lesquelles, au-dessus de 1,6 Smic, n'ont pas encore fait l'objet d'exonérations).
Les entreprises exportatrices gagneraient en compétitivité, disent-ils, comme en Allemagne (qui a expérimenté la combinaison hausse de la TVA - baisse du coût du travail), puisqu'elles pourraient dès lors baisser leurs prix. Sur le territoire national, la hausse de la TVA agirait en outre comme une barrière douanière déguisée et antidélocalisation à l'encontre des importations en provenance des pays à bas coûts. Enfin, les ménages verraient leur pouvoir d'achat s'améliorer, dès lors que l'augmentation de la TVA permet de réduire les cotisations salariales.
Ces arguments «économiques» sont réfutables un par un et masquent le véritable débat, éminemment politique: qui doit financer les dépenses sociales à caractère universel?
Premièrement, rien ne prouve que la compétitivité se joue sur le terrain des coûts salariaux, qui restent, au demeurant, plus faibles en France. L'Allemagne bénéficie de longue date d'une compétitivité hors coût, qui explique des excédents commerciaux bien antérieurs aux réformes Schröder-Merkel. La baisse du coût du travail ne